28 septembre 2019
Le jour de l’épreuve, nous pouvions enfin être sûr de la composition de l’équipe. Les Tara Runners se composaient donc de 4 femmes et 3 hommes: Marie, Léa, Anne, Cloé, Ludovic, Youssef et Stéphane. En plus des coureurs, nous avons eu la chance de pouvoir compter sur Max, qui nous a suivi une bonne partie de la nuit et jusqu’au petit matin avec son VTT.
Au départ à Vevey, nous étions presque au complet, Stéphane et Youssef nous rejoindraient plus tard sur le parcours, suite à leurs impératifs professionnels.
Nous avons eu la chance d’avoir été accompagné au départ à Vevey par Priya, présidente de l’association, et Béatrice, la secrétaire. Elles ont été d’un grand soutien !
« Magnifique émotion de pouvoir prendre le départ, après tant de mois! Dire que l’idée de la course je l’ai eue en Australie... Je n'en reviens pas! On y est! » 5 minutes avant le départ
Le départ de la course est lancé à 14:30! Je pars pour les 5 premiers kilomètres, au bord du lac.
Pendant ce temps, une course parallèle: celle de l’équipe entière pour arriver au point relai avant que je n’arrive. Marie s’élance sur le relai suivant, et rebelote nous grimpons dans les voitures pour rejoindre le prochain relai.
Les débuts sont stressants... Qui conduit la voiture? Dans quelle voiture sont mes affaires? Où se trouve le parking du prochain point relai?
Au fil des relais, nous commençons à être rodés, mais nous comprenons aussi très vite qu’à ce rythme nous n’allions pas dormir, ou du moins très peu... Tant pis c’est l’aventure.
Les relais s’enchaînent avec beaucoup de joie, d’enthousiasme et de dépassement de soi!
La nuit a effectivement tenue toutes ses promesses d’aventure! Nous devions lutter contre la fatigue, qui nous prenait par surprise, lorsque nous ne prenions garde. Egalement, beaucoup de rire, de musique, et de bâillements. Marie a adoré cette ambiance festive des relais, où la musique et les encouragements étaient de mise!
Pour l’anecdote, le frein à main de sa voiture ne fonctionnait pas... « Problème lorsque nous souhaitions nous garer dans des ruelles en pente.... Impossible de sortir de la voiture sans garder le pied sur le frein... Cela nous a valu quelques scènes plutôt cocasses. Comme par exemple, lorsqu’avec Marie nous avons voulu faire le plein... Le parking était légèrement en pente, et au moment où elle est sortie de la voiture, celle-ci s’est mise à avancer, j’ai rapidement pris sa place pour appuyer la pédale de frein! Qu’est ce que nous avons rit! Et quand j’y pense, en pensant ouvrir la trappe pour l’essence, je venais d’ouvrir le capot... Oups. Nous étions écroulées de rire! En bref, sa voiture est un merveilleux souvenir! »
A Evian, Youssef nous a rejoint! Nous nous souvenons tous de ce point relai, car il était énorme, beaucoup de ravitaillements solides, et une lumière magnifique qui annonçait bientôt le coucher du soleil.
Ludovic prend le dernier relai de jour du samedi à destination de Thonon, nous sommes tous anxieux et impatient de le retrouver à la fin de son relai, car son genou le fait souffrir... Nous le voyons arriver en courant, nous sommes soulagés, car nous pensons que tout est en ordre. Faux. Il voulait juste terminer plus rapidement, son genou n’en peut plus. Il nous annonce qu’il sera dans l’incapacité de courir ses prochains relais. Nous voilà dans l’embarras... Nous devons trouver une solution, et rapidement!!
Dans l’intervalle, Marie s’élance, lampe frontale positionnée et gilet réfléchissant enfilé! Elle galope dans la nuit tombante. Sa mine est rayonnante à la fin de son étape, elle dit: « C’était magique! J’étais seule au monde, comme si c’était une épreuve de Kohlanta de nuit! Une vraie aventure! Vous auriez dû voir le reflet de la lune sur le lac, magnifique! J’ai pas vu les 8,5 km passer... J’avais l’impression de faire une chasse au trésor où il fallait chercher les petites flèches jaunes fluorescentes. Trop bien! J’ai hâte de faire la prochaine étape! ».
Les étapes de nuit, une épreuve supplémentaire pour certains d’entre nous, qui redoutions cet instant. La peur du noir, la peur de se perdre, peur de ne rien voir etc. Nous étions servi. La Runmate était aussi là pour ça, pour nous prouver qu’il était possible de surmonter nos peurs. Anne témoigne:
« Courir de nuit en forêt ...une vraie aventure.
Je ne voulais pas…..et pourtant je l'ai fait.
Je courais, les yeux rivés vers l'avant, je me disais dans ma tête,
« Anne n'aie pas peur... » Et puis, je me suis retournée pour voir si j'étais suivie...et oui...
J'ai ralenti...un sympathique monsieur m'a rattrapé...alors "ça va ? pas trop peur", m'a-t-il dit? Je lui ai avoué "un peu peur"…...
Il m'a dépassé.... Moi j'essayais de le suivre….
Puis c'est lui, qui s'est retourné et il m'a dit:
"Je vais vous attendre, ce n'est pas très rassurant toute seule par ici"...….et nous avons couru ensemble….
Oh yes…... j'avais retrouvé du punch et surtout j'avais oublié que j'avais peur…...».
La nuit a effectivement tenue toute ses promesses d’aventure! Nous devions lutter contre la fatigue, qui nous prenait par surprise, lorsque nous ne prenions garde. Egalement, beaucoup de rire, de musique, et de bâillements. Marie a adoré cette ambiance festive des relais, où la musique et les encouragements étaient de mise!
Les points relais étaient une belle occasion de rencontrer les autres équipes, de sympathiser et partager un peu de cette aventure hors du commun.
La nuit nous avons eu la chance de pouvoir compter sur Max, acolyte présent en toutes circonstances et toujours partant pour des défis un peu fou, comme par exemple nous suivre avec son VTT dès 2h du matin jusqu’à 9h. Il nous suivait, discutait, et s’adaptait au rythme de chacun. Il se souvient en particulier des montées dans les vignes pas vraiment évidentes, ou encore le réveil à 1h, qui est loin d'être commun. Max m'assure que si c'était à refaire, ce serait sans hésiter.
Oui au fil de la nuit, le rythme ralentissait, les jambes commençaient à se faire lourdes, mais nous avions une forte motivation: nous courrions pour l’éducation.
Il n’empêche qu’une nouvelle donne était à prendre en compte: le sommeil. Nous nous endormions chacun notre tour lorsque nous savions que nous avions quelques relais de répit.
Stéphane raconte: «Il est déjà 2h du matin et la fatigue commence à se faire ressentir. Marie conduit, je m'improvise copilote pendant que Léa dort comme un loir sur la banquette arrière. Tout au long de la nuit on alternera les rôles entre coureur, ronfleur et conducteur. »
Léa, en revanche, arrivait à dormir en toutes circonstances. Dès qu’elle ne courrait pas, nous pouvions être sûr qu’elle ferait une sieste. Elle nous a confié pouvoir dormir partout, et que ce n’était pas un souci si nous n’étions pas d’un calme absolu. Testé et approuvé!
A Versoix, Ludovic a préféré rentrer chez lui car son genou le faisait réellement souffrir et qu’il était préférable qu’il se repose. Une décision que nous avons bien entendu tous tout à fait compris. Et réellement, un chaleureux merci d’avoir donné de ta personne pour nous aider à réaliser ce défi sportif!
Lors de notre passage à Nyon, aux alentours de 4h du matin, nous avons eu la chance d’avoir notre service privé de café et cuchaule de la part de Béatrice, qui s’est levée au milieu de la nuit rien que pour nous faire ce magnifique cadeau! Cela a réchauffé les troupes et nous a apporté du réconfort dans cette nuit noire et froide!
Aussi, le lever du soleil: moment magique, qui est arrivé plus rapidement que nous le pensions. Instant magique. Un ciel dégagé, la chaîne de montagnes qui se découpaient au loin, des couleurs orangées embrasaient le ciel. Nous admirions dans le froid du petit matin, un croissant à la main.
Il faut dire que le point relais d’Aubonne était magique. Ils avaient tout prévu: croissants, thés, café et le levé du soleil en prime!
« L'aube pointe enfin le bout de son nez et nous encourage à sa façon de ses couleurs douces et chaleureuses que j'accueille à bras ouvert ( si j'arrive encore à lever les bras). En effet, je suis exténué, la moindre parcelle de mon corps est douloureuse, la nuque me tire, mes paupières s'affaissent et tendent à se fermer. Heureusement, Cloé et Marie sont là infatigables, indomptables, inarrêtables, de vraies machines de guerre.» Stéphane qui se souvient de ce matin original, partagé entre la beauté de l’instant et son corps douloureux.
A Lausanne, c’était au tour de Stéphane de nous quitter, il devait retourner à Genève pour arriver à l’heure au travail! Grâce à lui, nous avons réussi à élucider le casse-tête du remplacement des étapes à Ludovic, et aussi nous pouvions profiter d’un véhicule, certes avec un frein à main douteux, mais avec un habitacle spacieux. Donc merci Stéphane!
Les dernières étapes, qui en prime étaient également parmi les plus longues, nous laissent à tous un fort souvenir! Elles étaient belles, avec cette énorme étendue d’eau sur notre droite, les montagnes en toiles de fonds et à travers les vignes. Elles étaient longues, les jambes se faisaient vraiment lourdes, une lutte permanente avec notre mental et la ligne d’arrivée comme motivation. Elles étaient dures, car il y avait beaucoup de dénivelés. C’est bien connu, le Lavaux c’est beau mais c’est en pentu. Nous retiendrons tous qu’elles étaient néanmoins très belles.
Dans une course d’endurance, l’important est de passer au-delà de la douleur physique ou mentale, c’est aussi cela que l’on vient chercher, ce dépassement de soi.
La dernière étape de 12km, qui ralliait Bourg-en-Lavaux à Vevey, en traversant les vignes a été courue par Léa. Il faisait déjà chaud, le soleil était haut et le paysage: qu’est-ce qu’il était beau!
Ses impressions: « Ce dernier bout était magique, au niveau du paysage mais aussi de savoir que nous arrivions au bout de l’aventure! »
Toute l’équipe l’attendait à une centaine de mètres de l’arrivée! Nous étions tous prêt au sprint final en équipe, ainsi qu’à recevoir nos médailles. Léa nous confie ensuite, que ça a été son moment préféré de la course.
C’est comme cela que s’est terminée cette belle aventure de 22h42! Nous avons passé l’arche d’arrivée, main dans la main, sous les flashs de Priya et Béatrice et avons tous reçus nos médailles!! Nous n’en revenions pas... Nous l’avions fait!
« Après l’effort, le réconfort. » Cet adage, bien connu, a bien évidemment été de mise pour toute l’équipe. Nous avions le droit à un magnifique buffet organisé par l’équipe Runmate. Nous nous sommes régalés et avons tous pu échanger nos anecdotes et ressentis de course.
Les meilleures choses ont une fin, nous nous sommes quittés, après 24h hors normes, hors du temps. Car nous avions tous un souhait après cette nuit blanche passée à courir: dormir!
Voici le témoignage de Youssef qui a accepté de participer à la course au pied levé:
« Je n’ai pas beaucoup hésité quand on m’a proposé de me joindre au projet parce que j’adore participer à ce genre d’évènement. J’ai juste ressenti une légère pression n’étant pas un coureur très expérimenté et n’ayant pas eu beaucoup de temps pour m’entraîner pour relever le défi. J’avais peur de ne pas être à la hauteur de mon équipe et de mon ambition personnelle. Au final, j’ai réussi à relever le défi grâce à la bonne ambiance de l’équipe et des autres participants à la course. (...) Si c’était à refaire je n’hésiterais pas. »
Quelle belle aventure nous avons vécue là.
A titre personnel, je souhaite remercier ici toute l’équipe des Tara Runners. Merci d’avoir cru en ce projet, merci d’avoir accepté de courir pour Green Tara Genève, merci d’avoir été là jusqu’au bout! Grâce à vous ce projet de course, partant d’une idée folle sur la plage en Australie, a pu se concrétiser! Merci à tous.
Au nom de Green Tara Genève, nous sommes fiers d’avoir pu compter sur vous tous pour ce projet aussi bien sportif qu’humanitaire! Nous remercions chaleureusement ETICO SA, de nous avoir soutenu en tant que sponsor principal, ainsi que tous les donateurs d’avoir ajouté du sens à notre pratique sportive!
A très vite pour de nouvelles aventures,
Cloé.
Komentarze